Deux années en immersion dans une force de contre-insurrection afghane, constituent non seulement une aventure singulière, mais également une rencontre avec l’altérité géographique, sociologique, culturelle, militaire, humaine et spirituelle. Le caractère singulier de cette expérience tient essentiellement à deux facteurs que sont d’une part l’isolement d’un officier occidental dans ce monde centre-asiatique unique qu’est l’Afghanistan, d’autre part la proximité avec un homme extraordinaire, le général ZamaraïPaïkan, sorte de « Bigeard afhan » qui y guerroie de façon quasi ininterrompue depuis 1979. Le témoignage qui en découle offre une perspective inédite sur un pays et une guerre également fascinants. Il n’a surtout pas vocation à établir de vérités nouvelles. En revanche, il ouvre une perspective vécue et renouvelée, qui permet de tordre le cou à certaines idées reçues, trop souvent colportées, parfois même de façon universitaire ou institutionnelle.
Originaire du Morbihan, le colonel Philippe Cholous est marié et père de cinq enfants. Après avoir servi comme chef de section de combat d’infanterie dans les Troupes de Marine, il effectue une carrière en Gendarmerie, essentiellement opérationnelle, tant en métropole qu’outre-mer. Spécialiste de l’intervention et de la contre insurrection de haute intensité, il participe à plusieurs opérations extérieures. Ancien chef de corps du 2e groupement de la 6e légion de Gendarmerie Mobile, il a été de 2013 à 2015, conseiller permanent en Afghanistan, du général ZamaraïPaïkan, commandant la police nationale afghane d’ordre public (ANCOP).
Le SHD met à la disposition du public une bibliographie sélective ici.
L’amiral Georges Thierry d’Argenlieu (1889-1964), en religion Louis de la Trinité, est entré dans l’Histoire avec le surnom irrévérencieux du « carme-naval », incarnation à l’eau salée de l’alliance du sabre et du goupillon. Une légende noire veut qu’il ait déclenché la guerre d’Indochine en torpillant les efforts déployés par le général Leclerc pour parvenir à une solution négociée.
Moine-soldat du gaullisme, d’Argenlieu fut d’abord un marin qui a connu l’expérience de la Grande Guerre, un catholique intransigeant, un temps séduit par les thèses de l’Action française, et l’un des principaux artisans du renouveau intellectuel de la branche masculine du Carmel. Résistant de la première heure, aux avant-postes de la France Libre, il a vécu la Seconde Guerre mondiale comme une croisade contre le nazisme et contre le régime de Vichy.
Cette conférence entend interroger les problématiques du rapport entre les armées, la politique et la religion à l’aune du prisme biographique d’un personnage qui a aussi bien commandé un bâtiment
de guerre que la province d’un ordre religieux, sans éluder les interrogations soulevées par ce parcours singulier et controversé.
Thomas VAISSET, agrégé et docteur en histoire, est chargé de recherche au Service historique de la Défense. Il vient de publier chez Belin L’amiral d’Argenlieu. Le moine-soldat du gaullisme, version remaniée d’une thèse de doctorat qui a reçu le prix d’histoire militaire du ministère de la Défense, le prix Daveluy, remis par le chef d’état-major de la Marine, et le prix Jean Sainteny décerné par l’Académie des Sciences morales et politiques.
Le SHD met à la disposition du public une bibliographie sélective ici.
Né dans le Pas-de-Calais en 1879, mort en déportation en Allemagne en 1945, Charles Delestraint est une figure marquante encore trop mal connue de l’histoire militaire française de la première moitié du XXe siècle.
Saint-Cyrien, chasseurs à pied, prisonnier en août 1914 après s’être illustré à la tête de sa compagnie, sa première expérience de guerre est avant tout celle d’un officier privé du champ de bataille durant toute la Grande Guerre. Stagiaire à l’Ecole supérieure de Guerre en 1919, il suit les cours de la division d’instruction au Centre d’études des chars de combat quatre ans plus tard et se passionne dès lors pour cette nouvelle arme mécanique, tant sur ses aspects techniques que sur les conditions de son utilisation. Successivement chef de corps puis commandant de brigade durant l’entre-deux-guerres, ses différentes affectations le conduisent à proposer, voire expérimenter, une utilisation ambitieuse d’une arme blindée encore en devenir. Adjoint au général inspecteur des chars durant la Drôle de Guerre, chef d’une division puis d’un groupement cuirassé durant la campagne de France, ses talents d’organisateur et son énergie farouche seront malheureusement sans effets pour obtenir du matériel puissant et une utilisation massive de chars pour s’opposer aux Allemands.
Refusant la défaite de 1940, il garde contact avec les « Anciens des chars » encore militaires ou rendus à la vie civile et prend ses distances avec la politique de Vichy.
Repéré par Jean Moulin, Charles Delestraint est alors nommé par le général de Gaulle, chef de la France Libre, le chef d’une « Armée secrète » devant fusionner les groupes paramilitaires de la résistance sur tout le territoire national. Sous le pseudonyme de Vidal, le général Delestraint entreprend alors une mission à haut risque pour vivre une nouvelle expérience de guerre, cette fois-ci clandestine. Arrêté par la Gestapo à Paris en juin 1943, il est déporté l’année suivante au camp de concentration du Struthof puis transféré vers celui de Dachau. Il est exécuté dix jours avant la libération du camp en 1945.
En parcourant la carrière militaire du général Delestraint, la conférence se propose avant tout de présenter les réflexions qu’il conduisit sur l’emploi des chars de combat et l’action qu’il mena comme chef d’une organisation clandestine majeure de la Résistance.
Officier d’active de l’arme blindée cavalerie, le lieutenant-colonel Jean Bourcart a tenu différents postes au sein de régiments, d’état-major ou de cabinet ministériel. En complément de ses différentes responsabilités, il a conduit (« en heures masquées ») des études universitaires en se passionnant pour l’histoire militaire des marges de la France de l’Est et plus particulièrement pour celle de la cavalerie française, entre 1870 et 1940. Docteur en histoire de l’Université de Lorraine, il a publié aux éditions Gérard Louis en 2015 un ouvrage intitulé « Les cavaliers de Lunéville aux avant-postes de Lorraine annexée, 1871-1918, une page d’histoire de la cavalerie française d’extrême frontière ». Cet ouvrage a été récompensé en 2016 par le « prix historique des Conseils départementaux de Lorraine ». Attentif aux enjeux historiques et mémoriels des conflits contemporains, le lieutenant-colonel Jean Bourcart a participé à différents colloques liés à l’histoire de la cavalerie française ou à la Première Guerre mondiale. Il est également intervenu à plusieurs reprises pour évoquer les figures emblématiques du général L’Hotte (1825-1904) ou du Bienheureux Charles de Foucauld (1858-1916), tous deux officiers de cavalerie. S’intéressant également à la Deuxième Guerre mondiale et à la place des militaires dans la Résistance, il a rédigé en 2016 les textes d’une exposition itinérante organisée par l’ONACVG sur le général Delestraint (1879-1945). Aujourd’hui, chef du bureau Terre au Service historique de la Défense (SHD) à Vincennes, il poursuit ses recherches au carrefour des histoires familiales, régionales et militaires de notre pays des XIXe et XXe siècles.
Le SHD met à la disposition du public une bibliographie sélective ici.