LES CONFERENCES DU SHD



 

Le SHD entretient une politique de recherche scientifique extrêmement active, faisant appel à de nombreux checheurs internes et externes. Retrouvez ici toute l'actualité des conférences proposées tout au long de l'année, ainsi que les modalités d'inscription.
 

ACTUALITES
 

Le cycle 2017-2018 des conférences du SHD Vincennes est consacré au thème
Exercer l'autorité.

 

Pour découvrir l'actualité des conférences des autres sites du SHD :

http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/?q=content/conf%C3%A9rences-0

 

CONFERENCE DU JEUDI 16 NOVEMBRE A 18h30


Les limites de l’exercice du commandement de Rommel en
Afrique du Nord entre 1941 et 1943.




Par le lieutenant-colonel Vincent Arbaretier

Pour en savoir plus.
 
 

CONFERENCES PASSEES
 
2017
 

LE CYCLE 2016 - 2017 DES CONFERENCES DU SHD ETAIT CONSACRE A LA THEMATIQUE GUERRES, ARMEES, RELIGIONS

Deux ans d'immersion dans les forces de combat afghanes : une plongée dans l'altérité culturelle, militaire et religieuse


Par le colonel Philippe Cholus

JEUDI 18 MAI
 

 
Deux années en immersion dans une force de contre-insurrection afghane, constituent non seulement une aventure singulière, mais également une rencontre avec l’altérité géographique, sociologique, culturelle, militaire, humaine et spirituelle. Le caractère singulier de cette expérience tient essentiellement à deux facteurs que sont d’une part l’isolement d’un officier occidental dans ce monde centre-asiatique unique qu’est l’Afghanistan, d’autre part la proximité avec un homme extraordinaire, le général ZamaraïPaïkan, sorte de « Bigeard afhan » qui y guerroie de façon quasi ininterrompue depuis 1979. Le témoignage qui en découle offre une perspective inédite sur un pays et une guerre également fascinants. Il n’a surtout pas vocation à établir de vérités nouvelles. En revanche, il ouvre une perspective vécue et renouvelée, qui permet de tordre le cou à certaines idées reçues, trop souvent colportées, parfois même de façon universitaire ou institutionnelle.

Originaire du Morbihan, le colonel Philippe Cholous est marié et père de cinq enfants. Après avoir servi comme chef de section de combat d’infanterie dans les Troupes de Marine, il effectue une carrière en Gendarmerie, essentiellement opérationnelle, tant en métropole qu’outre-mer. Spécialiste de l’intervention et de la contre insurrection de haute intensité, il participe à plusieurs opérations extérieures. Ancien chef de corps du 2e groupement de la 6e légion de Gendarmerie Mobile, il a été de 2013 à 2015, conseiller permanent en Afghanistan, du général ZamaraïPaïkan, commandant la police nationale afghane d’ordre public (ANCOP).
 
 Le SHD met à la disposition du public une bibliographie sélective ici.
 

L'amiral Thierry d'Argenlieu : le dernier moine-soldat ?

Par Thomas Vaisset, docteur agrégé en histoire,
chargé de recherches au Service historique de la Défense

JEUDI 18 MAI


 
L’amiral Georges Thierry d’Argenlieu (1889-1964), en religion Louis de la Trinité, est entré dans l’Histoire avec le surnom irrévérencieux du « carme-naval », incarnation à l’eau salée de l’alliance du sabre et du goupillon. Une légende noire veut qu’il ait déclenché la guerre d’Indochine en torpillant les efforts déployés par le général Leclerc pour parvenir à une solution négociée.
Moine-soldat du gaullisme, d’Argenlieu fut d’abord un marin qui a connu l’expérience de la Grande Guerre, un catholique intransigeant, un temps séduit par les thèses de l’Action française, et l’un des principaux artisans du renouveau intellectuel de la branche masculine du Carmel. Résistant de la première heure, aux avant-postes de la France Libre, il a vécu la Seconde Guerre mondiale comme une croisade contre le nazisme et contre le régime de Vichy.
Cette conférence entend interroger les problématiques du rapport entre les armées, la politique et la religion à l’aune du prisme biographique d’un personnage qui a aussi bien commandé un bâtiment
de guerre que la province d’un ordre religieux, sans éluder les interrogations soulevées par ce parcours singulier et controversé.
 
Thomas VAISSET, agrégé et docteur en histoire, est chargé de recherche au Service historique de la Défense. Il vient de publier chez Belin L’amiral d’Argenlieu. Le moine-soldat du gaullisme, version remaniée d’une thèse de doctorat qui a reçu le prix d’histoire militaire du ministère de la Défense, le prix Daveluy, remis par le chef d’état-major de la Marine, et le prix Jean Sainteny décerné par l’Académie des Sciences morales et politiques.
 
 Le SHD met à la disposition du public une bibliographie sélective ici.
 

Charles Delestraint, une vie d'engagements : de la réflexion sur l'emploi des chars de combat à l'action comme chef de l'Armée secrète.

Par le Lieutenant-colonel Jean Bourcart, chef du bureau Terre du Service historique de la Défense, en lien avec l'exposition Charles Delestraint : du service au sacrifice (Service historique de la Défense).

JEUDI 20 AVRIL




 
Né dans le Pas-de-Calais en 1879, mort en déportation en Allemagne en 1945, Charles Delestraint est une figure marquante encore trop mal connue de l’histoire militaire française de la première moitié du XXe siècle.
Saint-Cyrien, chasseurs à pied, prisonnier en août 1914 après s’être illustré à la tête de sa compagnie, sa première expérience de guerre est avant tout celle d’un officier privé du champ de bataille durant toute la Grande Guerre. Stagiaire à l’Ecole supérieure de Guerre en 1919, il suit les cours de la division d’instruction au Centre d’études des chars de combat quatre ans plus tard et se passionne dès lors pour cette nouvelle arme mécanique, tant sur ses aspects techniques que sur les conditions de son utilisation. Successivement chef de corps puis commandant de brigade durant l’entre-deux-guerres, ses différentes affectations le conduisent à proposer, voire expérimenter, une utilisation ambitieuse d’une arme blindée encore en devenir. Adjoint au général inspecteur des chars durant la Drôle de Guerre, chef d’une division puis d’un groupement cuirassé durant la campagne de France, ses talents d’organisateur et son énergie farouche seront malheureusement sans effets pour obtenir du matériel puissant et une utilisation massive de chars pour s’opposer aux Allemands.
Refusant la défaite de 1940, il garde contact avec les « Anciens des chars » encore militaires ou rendus à la vie civile et prend ses distances avec la politique de Vichy.
Repéré par Jean Moulin, Charles Delestraint est alors nommé par le général de Gaulle, chef de la France Libre, le chef d’une « Armée secrète » devant fusionner les groupes paramilitaires de la résistance sur tout le territoire national. Sous le pseudonyme de Vidal, le général Delestraint entreprend alors une mission à haut risque pour vivre une nouvelle expérience de guerre, cette fois-ci clandestine. Arrêté par la Gestapo à Paris en juin 1943, il est déporté l’année suivante au camp de concentration du Struthof puis transféré vers celui de Dachau. Il est exécuté dix jours avant la libération du camp en 1945.
En parcourant la carrière militaire du général Delestraint, la conférence se propose avant tout de présenter les réflexions qu’il conduisit sur l’emploi des chars de combat et l’action qu’il mena comme chef d’une organisation clandestine majeure de la Résistance.

Officier d’active de l’arme blindée cavalerie, le lieutenant-colonel Jean Bourcart a tenu différents postes au sein de régiments, d’état-major ou de cabinet ministériel. En complément de ses différentes responsabilités, il a conduit (« en heures masquées ») des études universitaires en se passionnant pour l’histoire militaire des marges de la France de l’Est et plus particulièrement pour celle de la cavalerie française, entre 1870 et 1940. Docteur en histoire de l’Université de Lorraine, il a publié aux éditions Gérard Louis en 2015 un ouvrage intitulé « Les cavaliers de Lunéville aux avant-postes de Lorraine annexée, 1871-1918, une page d’histoire de la cavalerie française d’extrême frontière ». Cet ouvrage a été récompensé en 2016 par le « prix historique des Conseils départementaux de Lorraine ». Attentif aux enjeux historiques et mémoriels des conflits contemporains, le lieutenant-colonel Jean Bourcart a participé à différents colloques liés à l’histoire de la cavalerie française ou à la Première Guerre mondiale. Il est également intervenu à plusieurs reprises pour évoquer les figures emblématiques du général L’Hotte (1825-1904) ou du Bienheureux Charles de Foucauld (1858-1916), tous deux officiers de cavalerie. S’intéressant également à la Deuxième Guerre mondiale et à la place des militaires dans la Résistance, il a rédigé en 2016 les textes d’une exposition itinérante organisée par l’ONACVG sur le général Delestraint (1879-1945). Aujourd’hui, chef du bureau Terre au Service historique de la Défense (SHD) à Vincennes, il poursuit ses recherches au carrefour des histoires familiales, régionales et militaires de notre pays des XIXe et XXe siècles.
 

 Le SHD met à la disposition du public une bibliographie sélective ici.
 

Les dieux au combat ? Guerre et religion à la fin de la République romaine

Par François Cadiou, docteur en histoire

JEUDI 23 MARS




 
Alors que les Romains de la fin de la République affirmaient avec fierté qu’ils devaient leurs victoires militaires à la faveur des dieux envers lesquels ils manifestaient une piété qui leur était spécifique, l’historiographie moderne, en revanche, a eu tendance, depuis toujours, à minimiser l’aspect religieux de la guerre romaine pour cette période. La conférence propose d’analyser les raisons d’une telle contradiction et de réexaminer les éléments qui, dans nos sources, peuvent permettre de redonner toute sa place à l’intervention des dieux dans la bataille romaine à l’époque de César.
Ancien élève de l’ENS Fontenay-St Cloud, agrégé d’Histoire, François Cadiou est actuellement professeur d’Histoire romaine à l’université Bordeaux Montaigne. Ses travaux portent sur l’histoire politique et sociale de la fin de la République romaine et sur la guerre dans le monde romain. Il s’intéresse plus particulièrement à l’armée romaine, qu’il a notamment étudiée dans le cadre des campagnes militaires dans la péninsule Ibérique, auxquelles l’historiographie a toujours cherché à attribuer un rôle décisif dans les évolutions intervenues dans le domaine militaire aux IIe et Ier s. av. J.-C. Dans une monographie intitulée Hibera in terra miles. Les armées romaines et la conquête de l’Hispanie sous la République (218-45 av. J.-C.) (Madrid, 2008), il démontre que cette spécificité prêtée aux guerres hispaniques n’a aucun fondement dans la documentation : les provinces hispaniques n’ont pas été le front russe des légions républicaines. Depuis, ses recherches se sont déplacées vers la figure du soldat romain au Ier s. av. J.-C. et la question si débattue de sa prolétarisation, qui constitue le sujet de son prochain livre, à paraître aux éditions des Belles Lettres début 2018.
 
La thèse de François Cadiou, Les armées romaines dans la péninsule ibérique de la seconde guerre punique à la bataille de Munda (218-45 av. J.-C) est disponible en ligne :http://books.openedition.org/cvz/544



 Le SHD met à la disposition du public une bibliographie sélective ici.
 

Les aumôniers dans l’armée française au XXe siècle

Par le Professeur Xavier Boniface (Université Picardie Jules Verne)

?JEUDI 23 FEVRIER 




 
Si une loi de 1880 prévoit des aumôniers militaires en cas de mobilisation, il n'y a d'aumônerie réellement institutionnalisée en France qu'à partir de la Seconde Guerre mondiale, en partir du fait de l'apaisement des relations entre l'Etat et les cultes. Pourtant, dès la Grande Guerre, des aumôniers officiels ainsi que des prêtres, des pasteurs et des rabbins mobilisés comme soldats exercent un ministère auprès des millions de mobilisés. Ce ministère a une triple dimension : cultuelle, morale et humanitaire. Mais l'existence des aumôniers soulève un double paradoxe : une présence religieuse au sein d'une structure publique au siècle de la séparation des Eglises et de l'Etat ; une présence de ministres de religions prêchant la paix au sein d'une institution préparant et faisant la guerre. Or les conflits que la France a connus au XXe siècle posent à ces aumôniers la question du jus ad bellum (leur présence justifie-t-elle la guerre du point de vue religieux ?) et celle du jus in bello (le respect du droit dans la guerre).

Xavier Boniface est professeur d'histoire contemporaine à l'université de Picardie Jules Verne, où il est responsable du master Phénomène Guerrier. Il a publié en 2001 une thèse sur l'aumônerie militaire française de 1914 à 1962 (éd. du Cerf). Depuis, ses travaux ont porté sur les liens entre armée, religion et République, ainsi que sur les religions en guerre.



 Le SHD met à la disposition du public une bibliographie sélective ici.
 

 ©ARSHD, tous droits réservés.
 



Créer un site
Créer un site